20 mai 2020

RENDONS AUX ARTISTES D’ICI CE QUI LEUR REVIENT 

Lorsque la pandémie s’est annoncée en mars dernier et que toutes les activités du milieu culturel se sont retrouvées sur « pause », je me suis mis à penser au chemin que j’ai parcouru durant toutes ces années au sein de l’industrie musicale. J’avais envie de me lancer dans un projet important et crédible, et je me suis demandé comment mon bagage pourrait me servir à atteindre mon objectif. Or, ça faisait déjà un moment que je songeais aux plateformes de diffusion musicale en continu, car ce que je voyais et entendais ne me plaisait pas vraiment. Il y avait sûrement moyen de faire mieux que ça! C’est pourquoi j’ai décidé un bon matin d’appeler mon ami Jean-Paul Racine, ingénieur en informatique et propriétaire de Kalida Technologies, pour lui proposer de créer ensemble une plateforme sur laquelle ne serait diffusé que du contenu entièrement québécois. Je lui ai dit que ça me semblait être le bon moment pour se lancer dans l’aventure et que nous pourrions sans doute obtenir de bonnes ristournes pour les artistes. Il m’a répondu oui, sans aucune hésitation!

Trois jours plus tard, nous avions déjà une plateforme fonctionnelle. Il ne nous restait plus qu’à mettre notre projet sur Kickstarter afin d’évaluer l’intérêt des internautes. Or, voilà que, sans prévenir, Québecor annonce la venue de QUB musique, une plateforme quelque peu modelée sur celle de Spotify, offrant plus de 50 millions de titres parmi lesquels allaient inévitablement se noyer les chansons de nos interprètes d’ici… Mais qu’à cela ne tienne : il en fallait pas mal plus que ça pour abandonner notre idée!

On a donc choisi d’aller de l’avant malgré tout, quitte à se faire mettre des bâtons dans les roues. J’ai commencé par publier un post sur ma page Facebook : celui-ci a été partagé 500 fois. On a ensuite lancé le projet sur Kickstarter :  en à peine 24 heures, on a réussi à amasser ce qu’il nous fallait (soit 10 000 $) pour passer à la phase 2 du projet, soit démarrer notre entreprise sous la forme juridique d’un OSBL1, notre but n’étant pas de faire des profits, mais bien de remettre les bénéfices accumulés à la communauté des artistes.

Bien entendu, un tel projet n’est pas sans défis! J’ai donc fait mes devoirs en appelant la SOCAN2, Artisti, la Soproq3, en parlant à des spécialistes en droits d’auteur, et j’ai appris qu’il n’existe aucune législation concernant les artistes qu’on retrouve sur les plateformes de diffusion musicale. Certaines compagnies profitent de ce vide juridique pour récolter beaucoup de sous, et les musiciens qui en retirent le maximum, ce sont les grosses vedettes internationales, soit une poignée d’artistes gagnant déjà des millions de dollars et autour desquels se crée une grande polarisation. En contrepartie, les artistes moins connus, dont le nombre d’écoutes ne représente qu’une infime fraction du total de celles-ci, ne récolteront au bout du compte que quelques pauvres dollars.

Cependant, en ce qui concerne la plateforme que l’on propose, si on en exclut les gros joueurs, qu’on la dédie entièrement aux artistes québécois (qu’ils aient une compagnie de distribution ou qu’ils soient indépendants), et si on crée un fonds de distribution par divers moyens (en vendant de la publicité aux entreprises locales, par exemple), elle sera beaucoup plus avantageuse pour tout le monde. De plus, si l’on va chercher une partie des quelque 600 000 abonnés payants de Spotify qui proviennent du Québec, ce sera de l’argent réinvesti chez nous et non chez le voisin.

Il s’agit ici d’un projet d’envergure qui va demander beaucoup de temps et d’énergie. Un OSBL de ce genre doit être dirigé par une solide équipe, ce qui créera des emplois. Nous en sommes présentement à établir nos besoins en ressources humaines, et notre plan d’affaires laisse entrevoir de fort bons résultats, ce qui nous encourage au plus haut point!

Pour résumer, l’intention derrière notre plateforme de diffusion musicale, c’est d’inviter les gens à investir au Québec et à encourager les artistes d’ici, tant francophones qu’anglophones. La réponse que nous avons obtenue sur Kickstarter nous a démontré que le public attendait ce type de proposition. En offrant une application gratuite aux auditeurs, en vendant des abonnements aux commerces pour qu’ils fassent jouer NOTRE musique, c’est en quelque sorte une mission sociale que nous nous donnons. Bref, il est temps de réaligner le char qui va tout croche depuis trop longtemps…

À ceux qui se poseraient la question : nous ne serons pas vraiment en compétition avec ce que propose Québecor, car nos objectifs sont bien différents des leurs. Notre défi, en fait, c’est de créer un grand jardin musical au Québec et d’y faire pousser nos propres légumes. Comme le dit l’expression si populaire par les temps qui courent, consommons local!

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