22 janvier 2018
Être artiste et entrepreneur : réflexions de Sabrina Ferland, présidente de Bellita
« J’aurais voulu être un artiste » chantait Claude Dubois dans son célèbre Blues du Businessman… Du coup, on peut se poser cette question : est-il possible d’être les deux à la fois? D’avoir «du succès dans les affaires» tout en «faisant son numéro»?
Depuis bientôt 10 ans, je conjugue quotidiennement ces deux facettes, forte de ma propre expérience de chanteuse mais aussi de femme d’affaires à la tête de Bellita. Mon travail a même déjà été récompensé par le prix «Jeune personnalité d’affaire arts, culture et création» de la Jeune chambre de commerce de Québec, une grande fierté pour moi!
J’ai donc très envie de vous faire part de quelques réflexions touchant l’entrepreneuriat artistique.
Indispensable équilibre entre raison et passion
On le sait, les artistes ont un besoin presque vital d’être aimés, reconnus et soutenus par leur entourage et par le public. Ce désir, et la passion réelle qu’ils éprouvent pour leur art, les entraîne parfois à accepter de trop grands compromis quand vient le temps de discuter de cachets et de conditions de travail. Or, laisser passer l’inacceptable peut rapidement nuire à l’équilibre et même à la carrière d’une personne.
Selon moi, apprendre à se vendre et à prendre ses affaires en main est une nécessité, si on désire une belle qualité de vie et un revenu convenable. Le fait de commercialiser et de vendre son propre talent en toute humilité, de se faire connaître, de développer ses richesses et ses aptitudes, est un art en soi. Il n’existe pas de formules magiques, de toniques miracles ! Et on est loin des sentiers battus… Tout est à bâtir, à imaginer, à créer.
Ça ne vient pas du jour au lendemain. Le fait d’avoir été reconnue par la Jeune chambre de commerce de Québec en 2013 a donné un bel d’élan à ma carrière : ça a été une formidable «tape dans le dos» pour m’indiquer que j’étais sur la bonne voie. Une belle dose d’encouragement qui m’a remplie de confiance, de gratitude et d’envie de donner au suivant en faisant travailler beaucoup de monde que j’admire! Mais même pour un artiste qui débute, et peut-être même particulièrement pour les jeunes de la relève, il est important de se démarquer tout en se faisant respecter.
Faire connaître la réalité des artistes
Le travail et la constance sont gages de réussite. Il faut à la fois être humble mais savoir ce qu’on vaut… C’est vraiment ainsi qu’on fait son nom dans le milieu, qu’on construit sa réputation. Nous devenons aussi les ambassadeurs de notre métier : on ne se cachera pas qu’il faut fréquemment sensibiliser les clients à la réalité du travail d’artiste, à ce que vaut une prestation et à tout le labeur qu’il y a derrière la qualité et l’excellence… J’ai régulièrement l’occasion de faire ce travail d’éducation, avec délicatesse et gentillesse, mais je crois fermement que c’est notre responsabilité à tous.
une relation de confiance
Pour finir, je dirais que le fait de faire des choix qui respectent nos propres valeurs est indispensable. Avec Bellita, j’atteins mes objectifs personnels et professionnels tout en donnant le meilleur aux clients qui choisissent mon entreprise. La relation de confiance qui s’est construite m’a aidée à positionner tout naturellement Bellita comme une référence dans l’animation d’événements corporatifs.
De plus, cette même relation de confiance s’est établie avec les collaborateurs/artistes qui travaillent avec moi. Un musicien m’a récemment dit « Je ne pose plus trop de question quand je suis appelé à travailler avec Bellita, car je sais que j’aurai toujours le maximum selon la circonstance, que j’aurais des conditions de travail optimum, et que ce sera agréable et professionnel. »
Le bonheur de Bellita est donc parfait… elle fait son numéro, elle invente sa vie sur scène, elle peut crier et « chanter » qui elle est, mais avoir le contrôle sur son univers… et c’est exactement ce que je souhaite à tous les artistes de talent!
